La ligne droite des années dans le dédale
des traces de vie,
Les passages, dévers et bourbiers, que seul un quadiste peut imaginer
Tout commence là, derrière les barreaux, ceux
de la fenêtre (posés depuis)
Ce qui était le lieu de la plonge - Le four ancien a disparu - La trappe
d'accès au sous-sol, à l'antre des pâtes
L'escalier pour y accéder - Locaux de sous-sol sans lumière
du jour - L'inox a remplacé les vieux matériaux
La chambre des apprentis, 9m² partagés
fenêtre donnant sur le skydôme du laboratoire 5m plus bas
3 ans de vie d'esclave, sans diplome(s) à la sortie
- Pas le courage d'étudier les cours
par correspondance avec la chambre des métiers
La patisserie Hamelin à Bernay 27
15 ans - Fini l'école, enfin !
Vive la vie, l'aventure, le 1er salaire d'homme en devenir,
la 1ère mob, l'esclavage des 60 heures semaine
La table partagée avec les patrons, puis
les sorties en ville, les découvertes, le billard à 3 boules
Le dernier apprenti, c'était votre serviteur ici-même,
Mai 1965 - 1967 + 6 mois ouvrier qualifié
Salaires : 1964 = 10 francs, 1ère année, 20 francs, 2ème
année,
100 francs au lieu de 30 francs la 3ème année, motif ? je travaillais
bien...
un homme accepte le passager, pas de casque, pas de ceinture, roule... 200m
plus loin l'homme me dit "Vous êtes
pâtissier vous !"
Oui, c'est vrai, comment savez-vous ? Ca se sent dit-il, ben oui, c'est vrai,
j'avais une veste qui devait retenir les bonnes odeurs
Je suis le fils de Gaston LENÔTRE précise t'il, tout est dit, je
suis tombé sur le fils qui rallie la patisserie du même nom,
à
PONT-AUDEMER, celle où a débuté la légende de Gaston
LENÔTRE
Et
bien avant encore, dès l'âge de 13 ans
chez Marcel ALABARBE à Bernay 27
Son meilleur conseil durant l'itinéraire menant au carrefour
de Malbrouck Carsix 27, la RN 13
"Quans vous aurez fini votre apprentissage, postulez chez mon père
à Neuilly, vous y passerez un an, vous serez un vrai pâtissier
reconnu de tous !
Bon, vous serez sans doute, un an sur le même poste de travail, par
exemple, le glaçage des éclairs, mais vous aurez la carte de
visite LENÔTRE
Super, l'échéance approche, je me renseigne pour trouver une
chambre, à Neuilly ou au plus près car là-bas, on commence
très tôt le matin,
Aïe, le loyer sera plus élevé que le salaire que je devrais
toucher, donc, au revoir LENÔTRE, on ne fera pas affaire ensemble
Mon nouveau futur patron, le repreneur de la pâtisserie à Bernay,
dit froidement, ça me fait trop de salariés, alors comme je
suis le dernier rentré...
C'est comme ça que j'ai abandonné la pâtisserie, ni une,
ni deux, ni trois
Pas grave, je savais faire tout ce qui se mange de sucré ! Alors je
devais être capable de faire dans le salé ou autre chose
Et puis, faut bien vivre, le travail vous courre après en ce temps
là, faut juste écouter, les opportunités diverses et
variées
Et puis, l'affaire du siècle se présente, un motard civil, comptable
de son état dans un entreprise, me rencontre, il aime ma moto...
Je suis finalement embauché là ! 500 Francs par mois !!!
Ma 1ère
maison, en 1968, avant et pendant l'hiver, année plutôt chaude,
Mai, l'été,
En 2020, elle est toujours là, sur le bord de la RN
13, près le carrefour de Malbrouck, à Carsix 27, visiter à
360°
Pas de confort, pas de chauffage, la solitude des nuits et des jours selon,
seul, avec le bruit des véhicules et poids-lourds à moins de
10 mètres
La maison du patron à l'époque, un certain BLONDEL Maurice,
concessionnaire Mercedes, fort en gueule, l'homme capable d'impressionner
un jeune
Il avait une femme et un gosse - Parti en retraite dans le Marais-Vernier,
sans doute éteint depuis, paix à son âme, aucune pitié
pour lui.
Et puis en face de "ma 1ère maison", mon lieu de travail,
une station service carburant de l'époque
Juste la route à traverser, en faisant quand même
attention... LARBRE pouvait cacher la forêt
Mon boulot ? remplir le réservoir de carburant, Gas-Oil 150 litres
d'un coté puis 150 litres, moins le restant, dans l'autre
Et puis aussi les voitures qui ne se servaient pas encore toutes seules, puis
après passage à la caisse et ainsi de suite
Les "erreurs de caisse" inévitables qu'il convenaient de
déduire de mon royal salaire...
Récapitulatif :
Au chaud du Sous-Sol au 3ème étage, derrière
les barreaux de la pâtisserie HAMELIN à BERNAY,
Au froid et au vent, à tout va, de part et d'autre de la RN13, la station
BLONDEL comme on disait...
L'année du permis de conduire - Réussi du 1er coup ! La chance
sur une Simca
1100
Avec une petite pointe à 140km/h en ligne droite à la demande
de l'inspecteur
(Il voulait vérifier la capacité de rouler vite si besoin...)
Ma 1ère moto, une Morini 125cc, achetée au pauvre gars qui s'est
tué en Porsche
190 à Bernay
sur la route de Serquigny, courbe à droite trop rapide
Les
Corsaro Veloce des années 60
J'avais essayé ça, un matin de Février 1968
140Kmh sur la RN13, sans casque ! J'ai même doublé un camion
Larbre !
La suite arrive, patience, 50 ans de vie, ça se ménage
pour de belles sorties, en quad par exemple
Mais bien avant, un break à l'hôpital psychiatrique d'Evreux
Un recrutement sur concours d'élèves infirmiers
Obligé de passer le certif en candidat libre, un diplome obligatoire
Résultat ? Incroyable mais fou, 1er sur la liste des 70 candidats postulants
à l'HP
Diplome à la sortie ? Non, là
encore, trop de cours obligatoires loupés
J'ai compris le fonctionnement des "mythomanes Pervers" !
Faut redoubler dit le médecin-Chef - Redoubler ? Jamais ! Au revoir
l'HP
Un passage comme chauffeur ambulancier, boîte privée, à
part rouler vite en DS, rien de plus
Allez, on va se défouler à l'armée, classe
05-71 à Metz, au 23ème régiment d'infanterie
Deux mois de classe et finish à Evreux, au centre mobilisateur - Les
mois les plus longs de ma vie... Rien appris ! Sauf le tir
Retour maison avec une belle idée communiquée
par un pote de l'armée
On recherche un jeune dessinateur industriel ! C'est parti pour 6 ans et quelques
cours
A suivre